Si Adam Smith revenait
Si Adam Smith revenait, sans doute ajouterait-il le capital dintelligence à la
liste des facteurs de production essentiels. Au moment où il écrit la Richesse des
Nations, la richesse foncière était prépondérante. Il était alors révolutionnaire
dannoncer quaux côtés de la Terre et de lor des mines, le travail et
le capital pouvaient constituer des facteurs importants de richesse pour les Nations. Le
capital financier est important, voire décisif aujourdhui. Mais ce qui a créé la
richesse de nombreuses entreprises de haute technologie, cest souvent
lintelligence rassemblée de salariés entrepreneurs, dont le seul salaire se
résume à des stocks options sans valeur qui peuvent devenir de véritables fortunes le
jour où lentreprise, forte de son succès, sintroduit en Bourse où se vend
au plus offrant. Ce capital là napparaît nulle part. Il ne sinvestit pas
dans la pierre où les machines. Nous lavons vu, le bilan des entreprises de «
savoir » na plus grandchose à voir avec celui des entreprises
traditionnelles, quelles soient industrielles ou de service. Mais cest un
capital plus que jamais essentiel pour développer lentreprise dans cette nouvelle
économie du savoir.
Ce capital, appelons-le capital dintelligence, ou capital intellectuel prend forme
peu à peu. Il est en effet de plus en plus difficile de relier la valeur dun
entreprise à la seule mesure de ses actifs « durs », machines ou bâtiments. En
observant les transactions ou tout simplement les cotations en bourse, il est facile de
constater que la valeur réelle, marchande de lentreprise, est souvent sans rapport
avec la valeur aux livres de ces actifs tangibles.
Entre les actifs durs et la valeur de lentreprise se développe une sur-valeur, un
good will. Les comptables nen tiennent pas compte, sauf au moment dintégrer
une acquisition. La survaleur est alors amortie, sur une période plus ou moins longue. De
quoi est-elle constituée ? Du talent des collaborateurs de lentreprise, de la
qualité de son organisation, de sa capacité à développer et fidéliser ses clients