DIALOGUE. Quand on savait où lon allait, on y allait, en ordre et en silence.
Aujourdhui, tous les futurs sont possibles, le silence est devenu dangereux. Le
dialogue simpose.
Clients, nous lexigeons. Nous donnons plutôt la préférence aux entreprises qui
savent construire et nourrir notre choix; elles savent nous écouter en silence ; mais
elles trouvent les mots qui expriment nos besoins, les réponses qui les satisfont, sans
arrogance ni insistance. Nous aimons les entreprises qui nous écoutent sans nous
importuner, savent nous reconnaître ou respecter notre anonymat. Elles partagent nos
passions, nos enthousiasmes, nos incertitudes comme nos inquiétudes.
Quand nous sommes du côté de lentreprise, le dialogue est aussi essentiel :
cest léchange invisible et permanent qui nous relie dans le mouvement et le
but quotidiens; nous avons besoin de dialoguer pour appliquer les règles, de comprendre
leur sens, afin de les compléter et les adapter pour affronter une situation nouvelle;
nous voulons parler et être entendu, respecté comme une personne, pouvoir intervenir,
interpeller. Nous savons enfin quécouter nos clients, pouvoir leur répondre est un
exercice difficile, mais riche de fidélité et dinnovations.
Lentreprise « hypertexte » est au mieux delle-même dans la relation
changeante, imprévisible et exigeante du dialogue.
Pourtant, que nos soyons client ou producteur, nous avons peur du dialogue; il peut
ébranler nos certitudes. Nous naimons pas laffrontement. Il peut nous
remettre en cause. Il arrive parfois quune rencontre change nos façons de voir,
nous donne envie de nous engager dans de nouveaux chemins ; que nous naurions pas
oser emprunter, avant.Le dialogue est nécessaire. Mais nous préférons la discussion. Le
dialogue est difficile; nous en ignorons le plus souvent les techniques. Le dialogue est
un moteur qui nous construit et nous fait avancer.