Fondée sur le développement rapide d'Internet et une
internationalisation galopante, la nouvelle économie a déjà ses règles
propres managériales, financières et juridiques que les entreprises
doivent apprivoiser avant même qu'elles ne soient complètement écrites.
Sous l'influence des nouvelles technologies, leurs activités sont
transformées et réorientées vers la relation centrale avec le client
et les partenaires. Ces révolutions mettent à mal les modèles de
management classiques. Les dirigeants sont désormais confrontés à une
multitude de changements. Il s'agit moins de s'y adapter que de les
anticiper et de miser en priorité sur l'innovation. Sans perdre de vue
les nouvelles exigences des marchés et la logique des opérateurs qui y
règnent. Les entreprises ont donc besoin de repères théoriques et
pratiques pour avancer, sans négliger les « intangibles » du
management. D'où l'idée de la FNAC, d'Arthur Andersen et des « Echos
» de s'associer et d'organiser un prix pour mettre en avant les
ouvrages qui expliquent les mutations actuelles. Trois catégories
d'ouvrages ont été retenues : stratégie-marketing, ressources
humaines-management, gestion-droit-finance.
Société du savoir
Pour préparer la désignation des lauréats par le jury, une première
sélection d'ouvrages a été effectuée par une centaine d'experts
choisis par les trois partenaires : 18 livres ont été nominés, 6 par
catégorie. Composé d'hommes d'entreprise, d'experts, de consultants,
d'universitaires, le jury a tenté de trouver un équilibre entre
l'approche théorique et pratique, de valoriser les éclairages
susceptibles de fournir des grilles d'interprétation des turbulences de
l'économie et du monde de l'entreprise. Dans la catégorie ressources
humaines-management, le lauréat est « Le Grand Ecart », de Jacques Chaize
(Village Mondial), qui livre une analyse très claire des changements
actuels, plus qu'un catalogue de recettes. Pour le pôle stratégie-marketing,
le vainqueur est « Les Business models de la nouvelle économie », de
Bernard Maître et Grégoire Aladjidi (Dunod), qui combine apports
conceptuels et recommandations pratiques sur comment créer de la
valeur. Dans la section gestion-droit-finance, enfin, c'est «
Martingales et marchés financiers », de Nicolas Bouleau (Odile Jacob),
qui l'emporte. Un livre d'une grande clarté et d'un humour inhabituel
sur le mariage des mathématiques avec la Bourse, avec pour invités des
exemples pertinents. Une mention spéciale du jury a été décernée à
« L'Avenir du management », de Peter Drucker (Village Mondial), en
hommage à son oeuvre. Dans cet ouvrage, le pape du management, découvreur
de la Société du savoir, examine les questions de l'âge de la
retraite, de la productivité, du tiers-monde, de l'innovation, de l'éducation
et conclut que les règles du management des entreprises peuvent
s'appliquer à toutes les organisations en général, et à soi-même en
particulier. Pas totalement nouveau, mais convaincant. Parmi les
ouvrages qui ont également paru intéressants au jury, on citera « La
Mutation de la valeur », d'Adrian Slywotsky (Village Mondial), qui
explique comment l'innovation et la valeur ajoutée pour le client sont
des moteurs du succès. Un coup de chapeau aussi au livre « Le Paradoxe
de la grenouille » (Dunod), qui montre, à travers une profusion
d'exemples, tout l'intérêt d'innover par ruptures, cette fois-ci dans
les modes de management. Certains membres du jury ont également été
sensibles au livre « 360 degrés, un outil pour développer les
managers » (Insep Editions), qui fait un point très complet sur cette
nouvelle méthode d'évaluation. Le côté pratique et exhaustif de «
Internet et commerce électronique » (Encyclopédie Delmas), avec ses
éclairages juridiques, financiers, techniques a retenu l'attention du
jury.
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